Contexte
Nous sommes en 2746, l’humanité s’est considérablement développée. Et nous avons conquis l’espace. La conquête spatiale fut d’abord scientifique mais n’était alors pas particulièrement développée par manque de financement. Puis les ressources terrestres commençaient vraiment à manquer, malgré tous les efforts de recyclage. Diverses entreprises aperçurent immédiatement les éventuels bénéfices d’aller exploiter des matériaux sur d’autres astres. En quatre siècles, l’humanité s’était étendue dans toute la galaxie et les colonie minières ou d’habitation étaient légion.
Le 27 aout 2696, Garrett-StellarDream, première compagnie d’exploitation spatiale, obtint l’exploitation exclusive de Alpha-K-5-878-c, une exoplanète à 57.487 années-lumière de la terre, et dont cette désignation vient du référencement de 2427 sur les positions des systèmes stellaires dans la voie lactée. Cette exoplanète, que les colons nommeront ensuite par raccourci Alphaquintuï pour « Alpha-K-cinq-huit », a une atmosphère respirable et possède son lot d’espèces animales et végétales, mais aucune ne pouvant s’apparenter à une civilisation, même primitive.
Aujourd’hui, cela fait 52 ans que les premiers représentants de l’humanité sont arrivés sur Alphaquintuï, des gens y ont fini leur vie, d’autres y sont nés sans jamais connaitre la terre et globalement la population a grandi. Cela fait également 17 ans qu’aucune nouvelle colonie n’a été fondée ou qu’une existante n’ait été agrandie. C’est plus ou moins quelque chose d’attendu mais aucune annonce officielle de la part de la compagnie, et une colonie ne se fonde pas en un jour.
Depuis quelques mois, un nouveau gouverneur de Garrett-StellarDream, Edward Richardson, vient de prendre ses fonctions. Il parait beaucoup plus distant et est réputé pour être dur en affaires et mettre le profit en avant. C’est une grosse évolution dans la ligne de gestion d’Alphaquintuï, et très controversée. Des rumeurs courent sur un « gros projet » de la compagnie, sans vraiment d’éléments concrets mais quiconque est un peu observateur sent que quelque chose se prépare. Une nouvelle colonie ? Un projet secret ? Mais pourquoi cacher ça aux habitants ?
L'histoire de l'humanité
La conquête spatiale… Un rêve du vingtième et vingt-et-unième siècle que le début du vingt-deuxième rendit possible. Il s’agissait surtout d’explorations scientifiques au début mais rapidement, le recyclage ayant atteint ses limites à la surface de la Terre, des entreprises aperçurent l’intérêt d’aller exploiter les ressources d’autres astres, tout en restant dans le système solaire dans un premier temps.
Pendant la deuxième moitié du vingt-deuxième siècle et le vingt-troisième, une bonne douzaine d’entreprises exploitaient les ressources dans tout le système solaire. En marge de cette expansion, d’autres compagnies misaient plutôt sur le tourisme spatial avec des stations hôtelières en orbite autour de Mars, Jupiter, la ceinture d’astéroïdes… La plus grande limitation restait la vitesse de voyage, mais de grandes améliorations furent faites, et au vingt-quatrième siècle, on arrivait à atteindre les systèmes les plus proches en quelques mois grâce à des mini-trous de ver. Mais ce n’était pas encore très perfectionné.
Au vingt-sixième siècle enfin, la galaxie entière nous ouvrait ses bras en des temps raisonnables : on pouvait aller d’un bout à l’autre de la galaxie en un mois environ. Les entreprises déjà développées dans l’exploitation spatiale se mirent à installer des stations dans des endroits divers pour exploiter les ressources, ou à fonder des colonies sur des exoplanètes pour des touristes voir même pour des habitants. Car, dans les centaines de milliards de planètes que compte notre galaxie, on en avait trouvé d’autres plus ou moins habitables.
Les gouvernements n’étaient plus souverains sur les mondes colonisés par des compagnies, et les maigres conquêtes des pays étaient dérisoires par rapport aux propriétés des compagnies, qui étaient en grand nombre et servait leur profit. Les sièges sociaux étaient établis dans l’espace, en dehors des juridictions et aujourd’hui les entreprises étaient devenues des états plus ou moins démocratiques, puisque la majorité d’entre elles avaient un président élu en conseil d’administration par les actionnaires. Chaque entreprise a ses propres lois et systèmes judiciaire mais est tenue de respecter les droits de l’homme. Jusqu’à présent cela n’a posé aucun problème, il n’y a pas eu de conflit ou d’action condamnable qui ai été porté a connaissance de l’ONU.
L'histoire de Garrett-StellarDream
En 2327, un ingénieur du nom de Walter Garrett décida de créer Garrett & Sons mining corp. Cette compagnie novatrice décidait d’exploiter les astéroïdes dans la zone extérieure du système solaire, ce qui était plus complexe car leurs mouvements étaient plus importants et ils étaient plus éloignés. Ils ont dès le début été centrés sur l’innovation et ont aidé à développer plusieurs technologies autour du minage laser. C’est ce but d’innovation qui en a fait une entreprise majeure de minage interstellaire.
En 2401 fut créé StellarDream Space travel & Real estate Inc. par un collectif d’investisseurs souhaitant développer les voyages spatiaux et investir dans l’achat et l’exploitation de propriétés spatiales. Un de ces investisseurs, Donovan Dillinger, acheta la majorité des parts et dirigea l’entreprise qui devint également une entreprise familiale. La compagnie grossissait surtout en rachetant de vielles colonies minières aux filons épuisés et en les réhabilitant en complexes touristiques.
En 2663, il y eut une fusion entre Garrett & Sons mining corp. et StellarDream Space travel & Real estate Inc. C’était un évènement important car la fusion de la deuxième plus grosse compagnie minière spatiale et la première compagnie de voyage et de vente de biens immobiliers spatiaux. Cela forma le groupe Garrett-StellarDream qui se spécialisa dans l’exploitation d’exoplanètes aussi bien pour le tourisme et l’immobilier que pour l’exploitation de matières premières.
Cette fusion fit de ce groupe le premier groupe d’exploitation spatiale, avec la possession 38,3% des colonies spatiales. Aujourd’hui le siège social du groupe, ou plutôt sa capitale, se trouve dans l’espace sur la station Garrett-One et il constitue un état à part entière, dont le président est élu par les actionnaires en conseil d’administration. Le peuple qui est sous sa juridiction ne paye aucun impôt, car l’exploitation de l’entreprise suffit à sa rentabilité.
Description des colonies
La première chose à avoir été installée lors de l’exploitation est la station Solotar, qui orbite autour de la planète et constitue une véritable ville. La première colonie à avoir été opérationnelle sur la planète est Morgenwend, deux ans après, la colonie minière située dans un désert rocheux, qui a commencé les opérations en 2697. Deux ans plus tard a émergé la colonie d’Agastopolis, colonie d’habitation et la plus grande de la planète. Enfin en 2729, 35 ans après le début de la colonisation, ouvrit Ragenward, seconde colonie d’habitation, la plus récente et également la plus petite. Les distances entre les colonies sont d’environ 2000km chacune.
Solotar est une grande station modulaire comportant cinq zones principales : La zone de commandement, qui contient également le réacteur à fusion qui alimente la station en énergie, La zone d’habitation et de commerce, qui est assez grande pour accueillir 30.000 habitants, La zone agricole, qui contient des cultures en assez grande quantité pour alimenter tout le monde, La zone médicale, qui contient un hôpital moderne et d’autres habitations pour environ 10.000 personnes, et la zone scientifique, qui contient des laboratoires dédiés à l’étude de la planète qui ont servi notamment à étudier les risques bactériologiques avant d’envoyer des colons sur la planète, et qui compotent également des habitations pour environ 10.000 personnes. La zone de commandement comporte quelques habitations pour les notables de la colonie, les bureaux et les serveurs qui assurent la gestion de tous les systèmes de la compagnie, ainsi que le commissariat, le tribunal de la station et une prison. Cette zone se situe au centre, étant ainsi mieux raccordée aux autres, et est limitée d’accès sauf pour le commissariat. La zone d’habitation est quant à elle vaste et comporte de grands espaces avec des vitres pour admirer le paysage. Elle contient de nombreux appartements de tailles diverses, faisant varier la gamme de prix des logements. Il y a un peu de plantes décoratives dans les zones communes, pour le confort des habitants. Les commerces sont situés en dessous des logements et sont nombreux et complets, aussi bien en produits qu’en services. La zone agricole comporte de nombreuses cultures hydroponiques qui participent aussi au traitement des eaux usées, et est très grande à cause de la quantité de nourriture nécessaire. Cette zone a également un accès règlementé. La zone médicale comprend un hôpital de 800 places capable de réaliser toutes les opérations connues à ce jour, y compris la pose de membres bioniques. Il possède aussi tous les vaccins à effectuer avant l’arrivée sur le sol d’Alphaquintuï. La zone scientifique sert surtout à étudier la vie de la planète et la façon dont elle s’est développée, et à gérer d’éventuelles nouvelles pathologies, tout en veillant à ne pas contaminer la faune et la flore locale avec des maladies humaines.
Morgenwend est une colonie minière servant à l’exploitation d’acier, de cuivre et de titane en grande quantité. Elle possède également sa propre fonderie, permettant l’expédition des métaux en lingots de quatre tonnes pour l’acier et le cuivre, et de 2.5 tonnes pour le titane. Le carbone nécessaire à la fabrication d’acier est récupéré dans les rejets de CO2 de la mine, lui faisant ainsi émettre plus d’oxygène que de dioxyde de carbone. Aujourd’hui, la mine s’étend sur une surface de 60 hectares et sa profondeur maximale est de 2835m. Elle comporte un spatioport pour gros cargos et une zone d’habitation aujourd’hui peu utilisée car les employés de la mine préfèrent vivre dans les villes, même si le temps de trajet est bien plus important. Il y avait eu un projet de colonie type ville proche de la mine mais il à été abandonné car il est estimé que si la mine continue son expansion, il pourrait y avoir conflit entre les zones allouées à la mine et à la ville, et le temps de trajet ne semble pas déranger les employés.
Agastopolis est la première ville fondée sur Alphaquintuï, et aujourd’hui la plus grande. Elle comporte environ 150.000 habitants. C’est une ville comme on peut en voir sur Terre de nos jours, l’acier et le béton sont prépondérants, et il y a des tours pour construire les bureaux. Les environs sont un peu peuplés et ruraux, pour permettre la production de nourriture grâce aux espèces endémiques. Les voitures sont équipées de systèmes à sustentation magnétique pour circuler en ville, les routes étant compatibles, et certaines voitures possèdent des roues rétractables pour se déplacer en campagne. La ville possède un grand confort et toutes les installations nécessaires, y compris un tribunal et une prison haute sécurité pour éviter de devoir aller sur Solotar pour s’en occuper. Pour tous ceux qui possèdent des voitures compatibles, il y a de très beaux coins à visiter à proximité, qui permettent d’avoir un aperçu de la faune et la flore locale. La ville comporte de nombreux parcs et est très écologique et donc très saine. La planète ayant été colonisée avec des technologies propres, elle n’a jamais vraiment été polluée.
Quant à Ragenward, la colonie est plus petite et comporte donc un peu moins d’infrastructures qu’Agastopolis, mais pour les gens qui préfèrent des espaces moins peuplés, aux tours moins hautes, c’est bien plus adapté. Elle comporte aujourd'hui environ 80 000 habitants. C'est un espace bien plus rural niché au cœur des montagnes, les maisons y sont bien plus grandes et l’aspect ville d’Agastopolis est remplacé par de la nature environnante, ce qui rend le lieu plus agréable à vivre. On reste tout de même à des temps de voyage raisonnables d’Agastopolis et de Solotar, ou même de Morgenwend pour aller y travailler. Les infrastructures nécessaires sont tout de même présentes, rendant la vie agréable dans un cadre très joli et beaucoup plus naturel.
Avancées technologiques
L’évolution la plus notable de l’humanité est le voyage spatial. En effet, en 2363 fut inventé le voyage par mini-trous de ver qui fut perfectionné jusqu’à aujourd’hui pour permettre de voyager dans toute la galaxie. Les vaisseaux spatiaux possèdent donc un système de trou de ver pour les voyages qui permettent actuellement de parcourir 10.000 années lumières en une heure pour les plus performants. Ce système est relayé par une propulsion classique pour les trajets courts qui permet des vitesses d’environ 1.000m/s (3.600km/h) dans l’espace et environ 400m/s (1.440km/h) en atmosphère pour la moyenne des vaisseaux, certains sont plus rapides que d’autres. L’énergie communément utilisée est la fusion nucléaire qui est totalement maitrisée.
Au niveau de l’armement, les armes laser sont développées mais les armes balistiques ne sont pas pour autant abandonnées pour les chocs et dégâts potentiels qu’elles peuvent effectuer. Dans certaines compagnies, comme c’est le cas de Garrett-StellarDream, le port d’armes est autorisé puisque la sécurité est de toute façon tellement importante que les criminels armés sont rapidement appréhendés quel que soit leur armement. Les systèmes de reconnaissance vidéo largement développés notamment font que quasiment aucun crime n’est impuni, même si de rares personnes arrivent toujours à passer outre ces systèmes.
En termes de transport de tous les jours, la plupart des véhicules terrestres sont à sustentation et sur Alphaquintuï, un réseau de supertubes a été créé. Ce moyen de transport s’apparente à un train dans un tube qui circule à 1.300km/h, reliant les colonies d’Alphaquintuï en environ 2h. Les véhicules à sustentation ne nécessitant pas de routes, elles ne sont présentes que dans les villes. Les bâtiments sont très connectés et intelligents pour toutes les habitations. La désactivation de l’alarme se fait par reconnaissance faciale d’un habitant, les commandes à la voix peuvent être effectuées dans toutes les pièces et caetera.
Pour ce qui concerne les êtres humains, la perte d’un membre n’est plus un handicap avec les avancées sur les membres bioniques. Certaines personnes se font même amputer volontairement pour disposer d’un membre bionique possédant des augmentations. Les maladies ont été éradiquées pour la plupart suite à de grandes campagnes de vaccination mais il peut y en avoir de nouvelles lors de l’arrivée sur une nouvelle planète, des études sont donc effectuées pour s’assurer qu’il n’y ait pas de risque biologique.
Référencement des astres de 2427
Pour repérer les astres, l’humanité a par le passé utilisé une vision géocentrique. C’est une façon de se repérer qui date de l’antiquité et qui a très bien survécu même pendant le début du deuxième millénaire. Seulement voilà : ce référencement est très pratique tant qu’on reste sur terre ou même tant que notre exploration se limite au système solaire, mais lorsqu’on veut cartographier les astres de notre galaxie, la voie lactée, ça pose des problèmes. En effet, depuis la terre, la voie lactée apparait comme une zone allongée. Comme la majorité des galaxies, elle a une forme de disque, et comme nous faisons partie de ce disque, nous le voyons comme une zone plate qui nous entoure.
En 2427, on commençait à explorer des systèmes stellaires proches dans la galaxie, et quelques colonies avaient déjà été fondées. Les plus grands scientifiques de l’époque comprirent très vite la nécessité d’utiliser une autre cartographie pour la Galaxie, le système précédent, utilisant une latitude et une longitude, n’ayant pas vraiment de sens. Un comité fut donc réuni pour décider d’un nouveau système de référencement. Pour des raisons pratiques, il fut d’abord décidé de considérer la Galaxie comme un disque et d’enlever la donnée de l’épaisseur afin de simplifier la compréhension (épaisseur qui fait tout de même environ 1 000 années-lumière, mais moins d’un pourcent du diamètre). À partir de là, on pouvait utiliser deux coordonnées pour tout cartographier, mais afin d’être assez précis pour donner la position de certains systèmes tout en référençant toute la Galaxie, il aurait fallu utiliser bien trop de chiffres, ce qui est très peu intuitif à se représenter. On décida donc de diviser la galaxie en secteurs de plus en plus petits, jusqu’à avoir quelque chose d’assez petit pour se douter environ de la position dans la galaxie, puis ensuite d’utiliser une série de chiffres.
La première division est la carte qu’on voit ci-dessus, une partition en seize secteurs angulaires repérés par l’alphabet grec dans le sens horaire et dont l’origine est le point de naissance du bras du Sagittaire, la constellation du Sagittaire étant un point de repère de l’ancien système de coordonnées intergalactiques. Ces divisions sont nommées « quadrants ». De cette partition on enlève la zone centrale de la Galaxie, trop proche du trou noir central pour être explorée. On subdivise ensuite chaque quadrant en 26 morceaux, appelés « secteurs », dépendants de la distance au centre de la galaxie, auxquels on associe une lettre de l’alphabet, mais dans l’ordre décroissant. Le secteur A d’un quadrant sera donc le plus éloigné du centre de la voie lactée, et le secteur Z le plus proche. Cette notation inversée est due au fait que le centre est un endroit bien plus tumultueux, comportant beaucoup moins de planètes habitables et de systèmes stellaires stables. Enfin, dernière division, les « zones ». C’est la division d’un secteur en 10 morceaux définis par des angles sur le disque galactique et à laquelle on associe un chiffre de 0 à 9. Ces trois divisions permettent d’avoir une idée globale d’où se trouve l’astre dans la galaxie environ. Pour finir la classification, on associe un numéro à chaque étoile, indiquant le rang de sa proximité avec le centre de la galaxie, à nouveau. Cette classification ne prend en compte que les étoiles ayant des planètes qui gravitent autour pour diminuer le chiffre obtenu, les autres corps étant nommés uniquement si une station est installée là. Cette notation permet donc d’attribuer une référence à un système stellaire, dont les planètes sont nommées par ordre de proximité à l’étoile selon les lettres de l’alphabet.
Ainsi, le Soleil par exemple se trouve dans le quadrant Zêta, secteur M, zone 4, position 101, et la Terre porte la lettre c selon cette classification. Il est évident qu’étant le berceau de l’humanité, la Terre s’appelle toujours la Terre et idem pour le Soleil et toutes les planètes du système solaire. Cette classification est cependant très utilisée car facile à visualiser. La colonie dans laquelle se trouve cette histoire est quant à elle référencée ?-K-5-878-c, elle est donc dans le quadrant Alpha, secteur K, zone 5 et se trouve être assez éloignée du centre de la galaxie pour sa zone. Quant à la planète concernée, elle est la troisième plus proche des étoiles jumelles.