Mayaku

Jodi n'a jamais connu de restriction particulière. Son enfance était rythmée de moqueries, de bousculades et d'insultes. Elle s'est forgé une carapace et elle n'était pas seule. Sa mère l'a toujours épaulée, toujours entretenue, toujours fais en sorte que chaque plaie soit chérie, recousue pour que plus tard, elle ne soit que force et détermination. La mode c'est comme un exutoire, un moyen de se faire entendre et de hurler à la populasse qu'elle en a rien à foutre de vos avis. La mode pour elle, ce n'est pas qu'un vêtement, c'est une histoire. Elle retrouve dans son district tout ce qu'elle recherchait depuis des années. L'anarchie parfumée de plaisir, l'anarchie de la création, un moyen de s'exprimer et de se faire enfin comprendre.

Yoshiro, le nostalgique d’un empire japonais qu’il n’a jamais connu. Vivant dans un pays s’écartant lentement de ses traditions, et de son idéologie. Pour une occidentalisation effrénée. Cette fascination pour la robotique, qui écrase le respect du bushido. Des androïdes qui remplacent les yokais dans les rues. Les étrangers, qui estompent l’éclat des héros de l’ère Edo. Yoshira ne peux aimer, ce que son pays est devenu, et ce qu’il devient. Fils d’un yakuza, élevé dans une famille traditionnaliste du district Est, il ne constate que l’appauvrissement des valeurs ancestrales. Et rêve d’un nouvel Empire du Soleil Levant, comme il a pu être. Alors il renie ce qui n’est pas japonais. Voue une haine à ces gaijins qui déambulent en ville. Yoshiro sert, avec dévotion, les yakuzas. Et compte bien, grâce à leur puissance, redorer le blason de son pays, et nettoyer les rues de ces vermines inférieures.

Au départ, elle n’était que fierté et honneur. Cette femme n’a jamais connu l’amour, elle n’a jamais voulu connaître ça à vrai dire. Sa vie s’est rythmé de différente manière, une fois la majorité atteinte, elle rejoint la Navy japonaise pour des missions de déminage. Vous vous en doutez bien, au Japon, rare sont les bombes posées. Le travail est d’un ennui mortel alors pour y remédier, elle commence à faire des bombes artisanales. Tout se passe bien, tout est sous contrôle. Puis il y a l’explosion de la mairie et elle déraille. Elle n’est pas seule, ils prennent des mesures drastiques, des mesures évangélique. Vox naît et Moira avec. Elle est certainement la plus antipathique de tous, la plus dangereuse. Être vénéré apporte une nouvelle dimension à sa vie, elle est une réponse et un problème à la fois. Elle aime ça ; une vie pleine d’explosion, de rebondissement et de larme.

Masami, le fruit d’une union interculturelle. Et il n’en a pris que les plus mauvais traits. De son père, l’addiction à l’alcool, l’infidélité, l’amour des jolies femmes. De sa mère, l’avarice, et la superficialité. Masami, l’homme à mannequin, et jamais la même. Conscient de la décadence et du cynisme de ce monde, il se met au diapason. Devient publicitaire, capable de vendre n’importe quoi, à n’importe qui. Il est de ceux qui vendent du rêve, mais sans embellir le monde. En le bousillant. Le sourire aux lèvres, et un peu de vodka scandinave. Sans en avoir quelque chose à faire, du gouffre tout au bout. Longtemps tiraillé entre la Suède et le Japon, il a fait de Mayaku son terrain de jeu, son nightclub, son lieu de débauche. Aujourd’hui, il est l’un des Créatifs les plus influents de la ville, peut-être même du pays. Et il ne le sait que trop bien.